dimanche 22 septembre 2013

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Revue: 3096 jours - Natascha Kampusch

Nous sommes au mois d'Août 2006, j'ai 16 ans et j'apprends en même temps que la France entière qu'une jeune Autrichienne s'est échappée de 8 ans de captivité. C'est un choc.
Puis, d'articles en articles, de reportages en reportages, je découvre des propos que je ne comprends pas. Comment peut-on avoir tant d'empathie envers son ravisseur? Comment peut-on parler de deuil lorsque l'on évoque sa mort? Je me souviens à l'époque avoir trouvé ça vraiment bizarre, malsain. J'ai éprouvé de la colère contre ces propos. Non, on ne peut pas. J'entends parler du syndrome de Stockholm pour la première fois. Elle n'évoque pour moi que l'antipathie.
Je passe à autre chose.

C'est bien des années plus tard que je tombe, complètement au hasard, sur 3096 jours. Je reconnais immédiatement ce visage mais il ne m'évoque ni pitié, ni admiration. Il me met mal à l'aise. Je suis restée sur les propos entendu lorsque j'étais ado, et je n'ai jamais cherché à y trouver une raison.

Plusieurs mois plus tard, je me décide enfin à me lancer dans la lecture de ce livre avec quand même un peu de réticences. D'abord pour les raisons évoquées plus haut, ensuite parce que je n'ai pas l'habitude de lire ce genre d'oeuvre.

Cette jeune femme n'est pas une écrivaine renommée, mais je suis immédiatement captivée, dès les premières pages. Je découvre une petite fille mal dans sa peau, avec une enfance difficile... Jusqu'au jour du drame !

On découvre petit à petit une enfant, puis une jeune fille qui fait preuve d'une force de caractère absolument incroyable. Elle a su se plier à son ravisseur juste comme il le fallait pour à la fois avoir des conditions de vie qui ne soient pas infernales (bien que petit à petit, elles le soient devenues malgré tout) et pouvoir d'autre part, ne pas se perdre dans son enfer, garder son identité et son but: vivre, et libre !
Le récit de ces 8 années de séquestration est vraiment dur, avec des passages difficiles à supporter, mais sa détermination sans faille m'ont poussé à dévorer ce livre en quelques jours ! Je n'ai pu m'empêcher de penser du début à la fin "non, ça n'est pas un simple roman, c'est son histoire, ça lui ai vraiment arrivé". Le récit de son évasion restera sans doute gravé dans ma mémoire. Mon cœur battait à tout rompre lorsque je lisais ces lignes. Très peu de romans ou de films ont réussis à me faire vibrer à ce point. D'autant plus que j'en connaissais le dénouement. Cette jeune femme est une artiste.

Pour moi, ça a été une véritable révélation. Une bonne leçon de vie pour quelqu'un qui n'avait pas cherché à comprendre cette jeune fille qui a vécu l'enfer. Je l'ai jugé, bêtement, en lisant quelques articles de presse mais elle a su expliquer avec brio tous ces propos que je ne comprenais pas. J'en suis ressortie bouleversée. Une énorme remise en question a eu lieu pour moi.

Croyez moi, vous ne m'y reprendrez pas !

Je conseille vivement ce livre à toutes les personnes qui n'ont pas compris que l'on puisse ressentir autre chose que de la colère et de la haine envers son ravisseur. Je le conseille vivement aux personnes qui veulent découvrir ce que les mots "force", "détermination" et "courage" veulent dire !

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